Votre chien répugne à sortir dans la rue et à fréquenter des endroits animés. Il sursaute au moindre bruit. S’il croise un autre chien, il panique, tente de s’enfuir ou se bloque au bout de sa laisse, terrorisé. Peu sociable, il fuit les contacts avec les inconnus. Si on s’approche, il peut se mettre à grogner ou à montrer les dents. Votre chien souffre probablement de phobies
Qu’est-ce qu’une phobie ?
La phobie se définit comme une peur irraisonnée face à un danger inexistant. C’est un trouble de comportement fréquent chez le chien. On le désigne par le terme de « syndrome de privation sensorielle », car il résulte d’une privation de stimulations pendant les premiers mois de la vie du chiot. On parle aussi du syndrome du chenil puisqu’il survient chez des chiots élevés dans des chenils d’élevage et des environnements pauvres en stimuli. Les chiens ont peur de tout, car ils ne connaissent rien ! Les phobies peuvent concerner un seul type de situation ou plusieurs. Parfois, l’animal en permanence ou de façon imprévisible : il s’agit alors d’une véritable anxiété. La phobie a tendance à s’aggraver, car le chien va anticiper et faire des associations entre différents évènements qu’il va se mettre à redouter également. S’il a peur des voitures, il peut se- mettre à avoir peur des poubelles de l’immeuble ou de l’ascenseur, puis parfois finir par refuser de sortir dans la rue.
Les causes de la phobie
De la 3ème à la 12ème semaine de vie, le chiot découvre le monde environnant et se constitue une sorte de base de données eu gré de ses expériences. Plus son environnement précoce est riche, plus sa base de données sera conséquente. Á la fin de cette période de socialisation, toute confrontation avec l’inconnu provoquera de la peur. Si le référentiel de la base de données contient des situations proches, le chien sera capable, par analogie, de s’habituer. S’il a vu des voitures, il n’aura pas peur des autobus. En revanche, la peur, qui génère des sensations physiques désagréables, fait tache d’huile chez le chien. Celui-ci aura de plus en plus peur et dans des situations de plus en plus nombreuses. Ce phénomène de sensibilisation ancre la peur de façon durable par contamination à des évènements contemporains. Il existe des phobies post-traumatiques qui font suite à un traumatisme violent. Elles sont rares et surviennent plus volontiers chez des chiens qui étaient déjà timides.
Comment l’éviter ?
Les conditions d’élevage du chiot sont capitales. Plus le milieu de vie sera riche en stimulations et plus vous aurez un chiot capable de s’adapter à un environnement urbain éloigné de ses conditions de vie initiales. La plupart des élevages étant situés à la campagne, il est évident que le chiot ne connaîtra rien des bruits de la ville. Certains éleveurs diffusent des bandes sonores et stimulent autant que possible les petits. Quoiqu’il en soit, adoptez votre chiot avant qu’il n’atteigne l’âge de 12 semaines. Son développement comportemental n’est pas terminé et il sera capable, avec votre aide, de s’habituer à ce que sera son quotidien. Il est de votre responsabilité de sortir votre chiot dans son environnement futur sans attendre la fin de son développement comportemental. Que faire en cas de phobie ? Procéder de manière progressive L’habitation se produit à condition que le chien soit régulièrement confronté à la situation à faible intensité tout en ayant la possibilité de s’y soustraire. S’il vous semble réservé et hésitant, sortez d’abord aux heures calmes ou dans les rues tranquilles. Puis, si tout va bien, vous augmenterez la difficulté. Remplacez la peur par le plaisir Résistez à l’envie naturelle de le câliner et de le caresser malgré son air malheureux, car vous renforceriez sa peur et il croirait que vous partagez son appréhension. Montrez-vous au contraire à l’aise et sûr de vous. Souriez, sifflotez, tapotez votre cuisse pour le stimuler. Vous pouvez aussi essayer de détourner son attention avec un jouet. L’objectif est de remplacer la peur par une émotion positive. Si votre animal est gourmand, vous pouvez aussi utiliser des récompenses alimentaires. Attention à ne pas récompenser la peur : attendez qu’il soit calme pour lui donner sa friandise. Une autre technique consiste à s’asseoir sur un banc à proximité d’un lieu animé et à attendre calmement. Votre chien va s’inquiéter, s’agiter, mais vous ne devez pas bouger. Il finira par s’apaiser et il sera temps de repartir. Pour que ce procédé fonctionne, vous montrer aucune réaction, ne pas parler à votre chien et rester immobile. Cette solution est envisageable si ses réactions restent contrôlables et si vous pouvez supporter de le voir angoisser sans réagir.
Ne pas attendre avant de consulter
En quelques jours, voire en quelques semaines, votre chiot doit être parfaitement à l’aise. Si votre chien est adulte, ce sera difficile et vous aurez sans doute besoin d’une aide. Des médicaments permettant de contrôler les manifestations de la peur peuvent l’aider et vous permettre de commencer une rééducation. Vous pourrez progressivement mettre en place les techniques d’habituation dès que votre chien sera détendu. Consultez votre vétérinaire : il vous proposera des solutions adaptées aux symptômes observés