Tous les maîtres se sont un jour posés cette question : comment les chiens et les chats voient-ils ? Est-ce qu’ils perçoivent les couleurs ? Les chiens ne voient qu’en noir et blanc, mieux que nous… sont des idées fausses sur la vision canine ! Explications.

Les animaux n’ont pas la même vision que nous, les êtres humains. Toutefois, il est faux de dire que les chiens voient en noir et blanc. Alors que voient-ils ? Comment peut-on expliquer ce que perçoivent les animaux ?

Par l’étude anatomique de l’œil et sa structure, par des expériences comportementales où l’on analyse les réponses aux stimuli… on peut déterminer s’ils voient de nuit, s’ils ont une vision binoculaire, s’ils voient les mouvements, etc.

La vision du chien se différencie de celle de l’homme par quatre caractéristiques principales :
Caractéristique 1

Contrairement à ce qu’on croyait il n’y a pas si longtemps, le chien ne voit pas en noir et blanc, mais son spectre de vision est beaucoup plus étroit que le nôtre. Il se limiterait au jaune et au bleu (deux couleurs complémentaires) pour un résultat qui est plus proche d’une vision monochromatique que d’une vision colorée.

Caractéristique 2

Son acuité visuelle est sensiblement plus faible que celle de l’homme (6 pour 20 en échelle de grandeur), mais sa vision nocturne est nettement supérieure (5 fois moins de lumière suffit pour qu’il se dirige sans effort dans un milieu accidenté).

Dans la pratique, un ciel étoilé, mais sans lune, lui permet de distinguer nettement une proie mouvante comme le fait son ancêtre le loup, reconnu pour son aptitude à la chasse nocturne. Cette particularité, commune avec le chat, est due à une pellicule fluorescente (tapétum lucidum) qui recouvre le fond de la rétine et qui joue le rôle d’amplificateur de lumière.

Cette pellicule provoque l’aspect « yeux fluorescents » des chiens, la nuit venue. De plus, le chien est myope et distingue mal les détails à moins de 30 cm.

Caractéristique 3

Le champ de vision est, lui, plus important que le nôtre (ceci est à relativiser avec la race du chien) à cause de la position de ses yeux plus latérale que la nôtre. Mais la zone de coïncidence (zone de vision naturelle du relief) est ainsi plus faible.

Caractéristique 4

Sa fréquence de vision est beaucoup plus élevée que la nôtre. Nous voyons un maximum de 16 images par seconde (fréquence début du cinéma amateur quand les mouvements paraissaient sac­cadés). A 24 images par seconde (25 pour la télévision) nous percevons les images comme un mouvement continu, sans les séparer les unes des autres.

En augmentant la fréquence de vision, au cinéma par exemple, on tourne à 50 images par seconde pour obtenir, à la projection, un ralenti. On décompose nettement mieux les mouvements sur ces fameux « ralentis » cinématographiques qui correspondent à une vision canine. Conséquence : un chien est sensible à un mouvement humain à 1,5 km alors qu’il ne distinguera rien d’un objet immobile à 20 m. Il verra de la télévision une série d’images saccadées sans lien entre elles. Pas téléphage, le chien… Cette fréquence élevée donne au chien un temps de réaction plus rapide que le nôtre.

En conclusion, le chien voit moins bien avec son œil (en acuité et en couleur, pas en vitesse ni en champ) mais, on ne voit pas avec son seul œil mais, aussi et surtout, avec son cerveau. Imaginons que l’on parle, à propos du chien, de perception au lieu de vision. Le chien entend beaucoup mieux que nous (avec une bande pas sante supérieure), sent incomparablement mieux (avec une palette d’odeurs cent fois plus étendue) et on peut même imaginer un autre sens que nous aurions entièrement perdu (on comprend mal comment ces animaux, déportés à plus de cent kilomètres retrouvent leur niche).

Avec ces trois sens, au moins, le chien crée une sorte de carte instantanée de son environnement qui lui permet de se diriger en toutes circonstances, de chasser efficacement pour se nourrir, de prévoir les dangers, bref, d’évoluer aisément dans le monde qui l’entoure.

La vision humaine n’est plus combinée avec d’autres sens parce que nous l’avons isolée, pensant ainsi que l’œil fonctionnait comme un instrument optique. Nos perceptions de l’environnement sont aujourd’hui presque exclusivement visuelles.

La disposition des yeux

La vision est binoculaire et frontale, permettant d’apprécier finement les mouvements, le relief et la distance des proies. A ce sujet, l’efficacité de la vision du chien est environ 2,5 fois meilleure que celle de l’homme… Quant à celle du chat, 5 fois supérieure !

Des différences morphologiques notables sont cependant observées entres races : un caniche a les yeux plus rapprochés que ceux d’un lévrier, par exemple. Ce qui affecte un peu la vision binoculaire de ce dernier. Selon les races, la vision binoculaire s’effectue sur 60 à 85 degrés (zone de superposition des champs visuels de chaque œil), alors que chaque œil voit selon un champ individuel de 150 degrés environ.

Le champ de vision du chien est donc plus large que celui de l’homme : le chien qui marche à vos côtés perçoit très bien l’ensemble de vos gestes.

Le cristallin

Le cristallin offre une faible capacité d’accommodation, partiellement compensée par la forte courbure de la cornée. Au final, le chien est légèrement myope : les objets placés entre 30 et 50 cm sont les seuls qu’il voit nets. En cours de vie, le cristallin tend à s’opacifier: une cataracte évoluée nuit bien entendu à la qualité de la vision.

Les couleurs

La perception des couleurs passe par des photorécepteurs : les cônes et les bâtonnets de la rétine. Les cônes réagissent en pleine lumière, aux couleurs de forte intensité: ils sont particulièrement mis à profit pendant la journée.

Les bâtonnets répondent à de plus faibles éclairages, pour des couleurs de faible longueur d’onde. Chez le chien et le chat, les bâtonnets sont plus nombreux que les cônes. La vision de jour n’est donc ni aussi précise, ni aussi performante que la nôtre. Par contre, la vision de nuit est bonne, améliorée encore par la couleur réfléchissante qui tapisse le fond de l’œil et renvoie la lumière perçue. Les cônes sont spécialisés par couleurs : certains sont sensibles au bleu, d’autres au vert ou au rouge.

Les autres couleurs sont perçues par stimulation simultanée de plusieurs cônes spécialisés (ex : jaune = vert + rouge). Les espèces possédant les trois sortes de cônes, ont une vision trichromate. C’est le cas de l’homme et des primates. Mais le chien et le chat ne possèdent pas de cônes sensibles au rouge: ils ne perçoivent donc que les couleurs dans le bleu et le vert et l’image qu’ils reconstituent serait plutôt blanche et gris-clair.

Et pourtant, la viande rouge intéresse tout particulièrement les carnivores… grâce à l’odorat qui pallie le manque de discernement colorimétrique de leur vision !

Comment voient-ils la télévision ?

Les humains perçoivent un maximum de 16 images par seconde (fréquence début du cinéma amateur quand les mouvements paraissaient saccadés).

A 24 images par seconde (25 pour la télévision) nous percevons les images comme un mouvement continu, sans les séparer les unes des autres. En augmentant la fréquence de vision, au cinéma on tourne ainsi à 50 images par seconde pour obtenir, à la projection, un effet de « ralenti ».

Ces fameux « ralentis » cinématographiques correspondent justement à une vision canine. Conséquence : un chien est sensible à un mouvement à longue distance alors qu’il ne distinguera rien d’un objet immobile à 20 m. On entend dire souvent qu’un chien voit de la télévision une série d’images saccadées sans lien entre elles…

En résumé…

Les chiens et les chats sont dichromates contrairement à nous qui sommes trichromates. Les animaux distinguent la clarté et la cou­ leur dans un spectre plus réduit que le nôtre. Ils ont une vision des couleurs plutôt « pastel ».

Ainsi le chat et le chien voient très bien les bleus et les jaunes mais mal les rouges et les oranges. En fait, ils n’ont pas de récepteurs sensibles à ces 2 types de couleurs. Ils sont également moins aptes que les hommes à voir les couleurs et le contour des objets immobiles.

Notre nerf optique possède davantage de fibres nerveuses, c’est pourquoi nous distinguons mieux et plus distinctement les choses. Les chats et chiens ont une bien meilleure vue nocturne grâce à une membrane réfléchissante qui se trouve derrière leur rétine. Cette membrane (tapétum lucidum) renvoie la lumière, c’est pourquoi leurs yeux brillent dans le noir.

Toutefois, il faut un minimum de luminosité, ils ne voient pas dans le noir complet. Les chiens et les chats ont un champ de vision plus large que le nôtre. Ils peuvent couvrir une vue de 287° contre seulement 180° chez nous. Ils ont plutôt une vision périphérique que centrale, ce qui leur permet de mieux détecter les mouvements.

En résumé, les chats et les chiens ont donc une vision quantitativement plus développée que nous, mais qualitativement moins bonne ! Lire aussi

Spectrographe de la vision du chien

Spectrographe de la vision de l’être humain.
Comparaison du spectre de vision. Info

  • Légende : Champs visuels du chien et de l’homme : la zone jaune
    correspond à la zone de l’environnement perçu et la zone grise est
    dite la zone oveugle, zone non vue sons bouger les yeux ou la tête

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